Stratégie semaine 3 : Forex
ANALYSE FONDAMENTALE :
Le repli de l’appétit du risque entamé la semaine dernière semblait avoir toutes les raisons de se poursuivre ces jours-ci alors que le marché des changes se focalisait sur les tensions en Europe.
La presse du week-end reflétait bien cette tendance en nous apprenant que français et allemands peinaient à s’entendre sur l’union bancaire évoquée au terme du sommet de juin dernier ou que la Grèce devrait réaliser davantage de coupes budgétaires que précédemment estimé. Cette dernière information fut toutefois démentie dans la foulée par le Ministre grec des Finances alors que la péninsule se préparait à de violentes manifestations anti-austérité prévues ce mercredi. De quoi déclencher un vif regain d’inquiétudes autour de la Grèce tandis qu’une pause d’au moins une semaine dans les négociations entre le pays et ses bailleurs de fonds de la Troïka avait déjà été annoncée vendredi.
En Espagne, un nouveau plan de réformes, préparé en collaboration avec la Commission européenne, devrait être dévoilé ce jeudi, à la veille de la publication du projet de budget 2013. Mais la réticence du gouvernement espagnol, déjà focalisé sur les élections régionales du 21 octobre, à solliciter l’aide de Bruxelles continue pourtant à exaspérer les investisseurs. Pour ne rien arranger, la décision de l’agence de notation Moody’s sur la note de Madrid est attendue d’ici la fin du mois.
Lundi, l’annonce du cinquième recul d’affilée de l’indice de confiance IFO des entrepreneurs allemands a confirmé l’ambiance générale, faisant craindre que la récession ne finisse par atteindre la première économie européenne.
Les tensions sociales en Espagne et en Grèce et le retour des taux longs ibériques au-dessus de 6%, seuil difficilement tenable sur le long terme, ont enfin largement entretenu l’aversion au risque en milieu de semaine.
Les chiffres américains relégués au second plan, le redressement des chiffres de l’immobilier ont peu influencé les cours.
Dans ce contexte, j’ai ainsi privilégié les opérations suivantes :
- • Vente de dollars australiens. La devise marchandise, baromètre de l’appétit du risque, offre le meilleur rendement parmi les principales monnaies des pays développés et souffre par conséquent la première du phénomène de « flight to quality ».
• Vente d’euros mais uniquement face au Yen pour des raisons techniques.
• Achats de monnaies refuge. En priorité le Yen, tout en restant attentif aux avertissements verbaux du gouvernement quant à une possible intervention de la banque centrale (Bank of Japan), alors que les nouveaux rachats d’actifs annoncés la semaine passée par la BoJ ne suffisent manifestement pas à enrayer sa vigueur. En deuxième lieu le Dollar américain, bien qu’il digère toujours l’annonce de la FED. Le CHF est laissé de côté en raison du plancher fixé par la BNS.
D’autres opérations de nature plus offensive ont été réalisées pour des raisons purement techniques (achats sur repli EURUSD, GBPUSD, NZDUSD et GBPJPY).
ANALYSE TECHNIQUE :
L’épreuve de cette semaine laissait une grande liberté avec quelques 76 paires de devises autorisées. Afin d’arrêter ma décision quant à celles que j’allais traiter, j’ai utilisé les outils techniques suivants :
- • Des paires de devises présentant un range quotidien moyen significatif pour accroitre l’espérance de gain (en nombre de pips).
• Des paires de devises majeures, aux spreads réduits et à la liquidité suffisante pour éviter les mouvements erratiques dus à l’intervention d’un unique et gros investisseur.
• Des valeurs de l’indice sentiment (ratio du taux d’acheteurs sur le taux de vendeurs) très faibles ou très fortes fournissant par conséquent une bonne idée de la tendance à venir (indicateur contrarien).
Pour choisir le sens dans lequel traiter chaque paire, les niveaux d’entrée et de sortie des positions, j’ai analysé :
- • les niveaux de supports ou résistances majeures ;
• les niveaux pivots, R1, S1, etc ;
• la position du cours par rapport aux moyennes mobiles 20, 50 et 100 périodes en données quotidiennes pour la tendance générale, en données horaires pour affiner sur la journée et en 15 min pour être encore plus précis ;
• les retracements de Fibonacci des mouvements passés en données quotidiennes.
• Les flux Reuters, sources d’information concernant les gros ordres du carnet et les échéances d’options binaires parfois très influentes sur le spot.
A titre d’exemple, j’ai choisi dès lundi matin de placer un ordre achat limit sur EURUSD à 1.2910 juste sur le support constitué par le plus bas de la semaine dernière, atteint vendredi. En effet, j’anticipais ici un rebond technique dans une dynamique baissière laquelle me contraindra à être prompt à prendre mes gains. Le niveau de sortie en gain était fixé à 1.2950, tandis que j’acceptais mon erreur à 1.2875. Après avoir activé cet ordre lundi dans la matinée, le cours s’est appuyé sur le support S2 pour former un rebond qui atteignit mon objectif la nuit suivante pour quelques dixièmes de pips seulement.
La valeur particulièrement élevée de l’indice sentiment sur EURJPY associée à des zones de prix chargées d’ordres aux montants significatifs, d’après Reuters, m’a poussé à placer un ordre limit de vente à 100.90, résistance d’importance. Une vague d’achat permit d’attraper les stops amassés au dessus de cette dernière, exécutant par la même occasion mon ordre. Puis la tendance baissière repris ses droits traversant en quelques heures mon objectif à 100.30, trop modeste pour cette fois.
Je manquais plus de réussite pour mes opérations sur GBPJPY et NZDUSD que je suis tout de même parvenu à fermer en gain pour l’un, à l’équilibre pour l’autre. En effet, mes take profit auraient été atteints au cours de la semaine, mais les oscillations hésitantes de ces paires m’ont poussé à clôturer prématurément ces opérations offensives.
Ma position short sur AUDUSD, reposant plus sur mon analyse fondamentale, rencontrait plus de succès. Initiée à 1.0440 mardi matin, selon les flux Reuters concernant le carnet d’ordres, elle fut rapidement profitable sans que le cours aille chercher le take profit. Puis un retournement imprévu se mua rapidement en simple rebond technique lorsqu’il échoua sur la résistance R1 le même jour. L’objectif ayant été frôlé à moins d’un pips dans la même soirée, je décidais de sortir dès que possible craignant un nouveau rebond. Bien que ce réflexe humain soit connu pour être néfaste à long terme, il me permit de sécuriser mon gain dans une compétition où l’échéance de chaque épreuve ne permet pas de laisser vivre une position plus de 4 jours.
MONEY MANAGEMENT :
Contrairement aux deux semaines précédentes où il suffisait de gérer son exposition sur un seul support, une difficulté supplémentaire consistait cette fois-ci à maitriser son risque sur un portefeuille de parités, plus ou moins corrélées entre elles.
A titre d’exemple, EUR, AUD, GBP ou encore NZD évoluent généralement avec l’appétit du risque tandis que JPY et USD profitent des inquiétudes des investisseurs. A mon sens, plutôt que de contrôler son exposition sur chaque paire au cas par cas, il convenait donc de prendre en compte son engagement sur chaque panier.
Comme je me positionnai fondamentalement vendeur de l’appétit du risque (short AUDUSD, EURJPY, USDJPY), je privilégiai techniquement les achats en contre (ordre limit), néanmoins dans le sens de la tendance de fond pour la plupart (long EURUSD, GBPUSD, NZDUSD, GBPJPY), de façon à amortir régulièrement mon exposition globale sur les paires corrélées.
Les tailles de position ont également été réduites par rapport à celles initiées la semaine dernière sur l’Euro pour permettre l’engagement de plusieurs opérations simultanées sans exposer une part trop importante de mon margin. La plupart des entrées ont été réalisés en une seule ligne.
Bien sûr chaque position a bénéficié d’un stop loss, parfois modifié de l’équilibre lorsque le gain latent le permettait, et d’un profit target, parfois abaissée en fonction de l’évolution des évènements (chiffres éco, flux d’ordres, graphiques) en cours de trade.
Comme les semaines passées, la volatilité quotidienne de mon capital de départ n’a pas excédé 3%.
Performance : 6.89 %
Note : la performance est prise en compte au moment du terme de la compétition soit jeudi à 16h
N.ALEKSY