Re: Les metiers qui recrutent en France
Publié : 30 juil. 2013, 21:06
C'est vrai. On s'en reprenait une
mais bon. Il faut remettre un peu de contexte.
tant que l'on est dans une période optimiste, l'école est encore un instrument d'ascension sociale.
Mais lorsque le sentiment ( ou réalité) d'exclusion augmente, que l'école devient un instrument supplémentaire de sélection, vécu comme instrument supplémentaire d'exclusion ( voir Bourdieu)
une défiance s'installe vis à vis des formes et des vecteurs de savoir.
Savoir devient synonyme d'oppression, d'exclusion plutôt que de liberté.
De fait il y a une éducation à deux vitesses. Les classes moyennes inquiètes investissent encore dans l'éducation, les meilleurs collèges, les meilleurs lycées, les meilleures écoles, à coup de cours particuliers de répétitions. On mesure très facilement l' inquiétude des classes moyennes , cette anxiété quant à l'avenir de leurs enfants dont ils savent qu'à diplôme supérieur au leur l'avenir sera probablement moins bon.
Alors oui l'école est vécue par les plus fragiles comme un lieu d'exclusion. Lieu où la méritocratie leur semble une escroquerie.
He oui, l'école est en première ligne. Elle n'est pas la cause, mais le symptôme.
En 1960 on disait d'un élève médiocre : il ira à l'usine.... et de fait il y trouvait un travail et un avenir, un laissé passer pour la consommation de masse et l'accession à la propriété.
Aujourd'hui, un môme sort de l'école en 3ème sachant tout juste écrire et compter et on le destine à un travail précaire non qualifié en cdd dans le meilleur des cas.
J'ai vu proposé à une mouflette de 15 ou 16 ans d'aller torcher le cul des vieux. C'est vrai qu'il faut le faire avec bienveillance... mais franchement je ne le voudrais pas pour ma fille. Ce n'est pas ce travail qui est en cause, mais l'age de ceux à qui on le propose.
Alors non ce n'est pas simple. Il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sottes gens dit le dicton.... cela suppose la dignité et un rapport social harmonieux.
Les profs ou les maitresses vivent cela en première ligne et font le bouc émissaire.
Le service militaire avait au moins la vertu de la mixité sociale. et effectivement pouvait permettre une remise à niveau. Faut pas croire, mais le taux d'analphabète était élevé en 1960 comme il l'est aujourd'hui.... et le taux est très élevé... sauf qu'il n'y a plus de lieu de mixité sociale. Disons beaucoup moins.
Personnellement je m'implique dans le soutien scolaire bénévole dans la mesure de mon temps disponible. Je vous assure que c'est une nécessité. Car l'intelligence et le talent sont les choses du monde les mieux partagées. Et comme un jardinier il faut prendre soin des jeunes plans où qu'ils se trouvent. Voilà pour la touche d'optimisme. C'est du boulot.

mais bon. Il faut remettre un peu de contexte.
tant que l'on est dans une période optimiste, l'école est encore un instrument d'ascension sociale.
Mais lorsque le sentiment ( ou réalité) d'exclusion augmente, que l'école devient un instrument supplémentaire de sélection, vécu comme instrument supplémentaire d'exclusion ( voir Bourdieu)
une défiance s'installe vis à vis des formes et des vecteurs de savoir.
Savoir devient synonyme d'oppression, d'exclusion plutôt que de liberté.
De fait il y a une éducation à deux vitesses. Les classes moyennes inquiètes investissent encore dans l'éducation, les meilleurs collèges, les meilleurs lycées, les meilleures écoles, à coup de cours particuliers de répétitions. On mesure très facilement l' inquiétude des classes moyennes , cette anxiété quant à l'avenir de leurs enfants dont ils savent qu'à diplôme supérieur au leur l'avenir sera probablement moins bon.
Alors oui l'école est vécue par les plus fragiles comme un lieu d'exclusion. Lieu où la méritocratie leur semble une escroquerie.
He oui, l'école est en première ligne. Elle n'est pas la cause, mais le symptôme.
En 1960 on disait d'un élève médiocre : il ira à l'usine.... et de fait il y trouvait un travail et un avenir, un laissé passer pour la consommation de masse et l'accession à la propriété.
Aujourd'hui, un môme sort de l'école en 3ème sachant tout juste écrire et compter et on le destine à un travail précaire non qualifié en cdd dans le meilleur des cas.
J'ai vu proposé à une mouflette de 15 ou 16 ans d'aller torcher le cul des vieux. C'est vrai qu'il faut le faire avec bienveillance... mais franchement je ne le voudrais pas pour ma fille. Ce n'est pas ce travail qui est en cause, mais l'age de ceux à qui on le propose.
Alors non ce n'est pas simple. Il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sottes gens dit le dicton.... cela suppose la dignité et un rapport social harmonieux.
Les profs ou les maitresses vivent cela en première ligne et font le bouc émissaire.
Le service militaire avait au moins la vertu de la mixité sociale. et effectivement pouvait permettre une remise à niveau. Faut pas croire, mais le taux d'analphabète était élevé en 1960 comme il l'est aujourd'hui.... et le taux est très élevé... sauf qu'il n'y a plus de lieu de mixité sociale. Disons beaucoup moins.
Personnellement je m'implique dans le soutien scolaire bénévole dans la mesure de mon temps disponible. Je vous assure que c'est une nécessité. Car l'intelligence et le talent sont les choses du monde les mieux partagées. Et comme un jardinier il faut prendre soin des jeunes plans où qu'ils se trouvent. Voilà pour la touche d'optimisme. C'est du boulot.